Une légende ?
Une Histoire vraie !
A Nibeu, après le bout de Rimbèn, quand
vous allez du côté du Cunéron (lieu-dit), vous pouvez
voir, au pied des rayons un rond, un grand rond où l'herbe est bien
plus verte que dans le restant du champ ? C'est là que se trouve
le « Rond des Fées ».
Avancez un peu plus, dans le bois jusqu'au fonds de Wailly,
là, encore un petit bout [de chemin] le long de l'Avalasse (la rivière
qui passe par là), et puis vous êtes au bois de l'enfer.
Avec un nom pareil, ça n'est pas étonnant
qu'il y ait eu des loups-garous à cet endroit là !
On a pu en dire sur leur dos à ces pauvres bêtes,
ou plutôt, à ces pauvres gens, peut-être !
A milieu du siècle dernier, il y avait à
Nibeu, un vieux cabaretier encore resté jeune homme, avec un ??
affolé, et tous les jours aux vêpres, il quittait sa maison,
une besace au cou, son ??? attaché à sa main droite, et
il allait vers le bout de Rimbèn. C'était un drôle de
manège.
Des petits enfants l'ont suivi, seulement, une fois passé
le ???, il disparaissait à chaque fois sans qu'on voit où.
Quand même, le mérichaud ??? disait l'avoir vu une fois
qu'il revenait en carriole du marché de Pindé, caché
dans un buisson à côté de l'Abret, puis l'avoir vu faire
un truc pas possible : passer à travers une haie de ronces dans
s'égratigner ni abîmer sa veste !
Bien sûr, on n'en a jamais su davantage. Pourtant,
il s'en est encore passé, et des raides. Un jour, comme ça,
un type du bois de Fréchenville revenait pour rentrer son blé
chez lui ; passé le bois de l'enfer, en remontant la côté
de Wailly, un loup, avec un ventre comme un ???, déboule dans
sa carriole ! Notre pauvre homme en est resté bouche bée.
Il eut un mal du diable à tenir son cheval, épouvanté,
tout en essayant de chasser la bête à coup de fusil mais à
chaque fois il faisait une embardée du diable à se jeter quasiment
au milieu des arbres.
Là, l'homme a vu que c'était un sorcier-loup,
il a pris peur et il est parti avec sa carriole. De fait, le loup, arrivé
à la haie du Boquet, a tourné du côté du bois
de l'enfer.
É9coutez donc comment tout cela s'est terminé :
Un jour que Monsieur le Curé était allé à Wailly
amener le bon dieu à la femme du cabaretier, il avait dû y rester
jusqu'aux vêpres à cause du mauvais temps. Il avait donc quitté
le soir le Mesnil de Wailly, comme la lune se montrait. C'était justement
un changement de quartier ce soir-là.
En sortant du bois de Rimbèn, il regarde du côté
du Rond des Fées et pense à part lui : « Ce
n'est quand même pas la lune qui éclaire comme ça ! »
Arrivé plus près, il se cache dans les
haies, au pied d'un hêtre pour regarder à son aise. A cinquante
pas de lui, il voit autour d'un grand feu… sans bois… tous les ??? les ????
et les ???? du pays à côté d'un loup-garou ;
tous devant Lucifer assis.
« Il y a de quoi en être saisi, des
choses comme ça ! Le diable avec tout son train ! »
Quand tout a été fini, il ne restait plus
que le loup-garou, qui s'est transformé en un éclair… en cabaretier.
Le lendemain, monsieur le curé a donc été voir notre
homme chez lui. Le cabaretier lui a dit : « ça fait
plusieurs années que ça dure, tous les samedis, quand la lune
se montre. Le diable est plus fort que moi, il faut que j'y aille. »
L'abbé ne lui a rien dit. Seulement, la semaine
d'après, comme le loup-garou arrivait au Rond des Fées en dernier,
monsieur le curé est sorti de son buisson avec une fiole d'eau bénite.
Comme un diable dans sa boîte, le grand feu s'est éteint tout
seul et il n'est resté que le cabaretier, tout content, qu'on a vu
le lendemain à la messe avec sa femme, sa bonne femme, qui était
- par hasard - tombée malade un jour plus tôt.
T. Sellier
Les loups-garous du bois de l'enfer
Par Thierry - Nibeu (Nibas ?)